Vie associative | Rêves de mieux-être (III)

10

 

Nous avons évoqué, dans nos deux dernières livraisons, les difficultés qu’affronte l’Association du printemps d’El-Guetar dans la perspective de l’organisation de la prochaine édition de cette manifestation qui, au bout de 13 ans d’existence, a réussi à s’implanter dans la vie locale comme un rendez-vous majeur et à l’organisation et au déroulement duquel la population participe activement et massivement.

Elle se mobilise à l’approche de cet événement pour en préparer les diverses composantes et, le jour venu, pour prendre part à son déploiement. C’est qu’elle y puise une sève revitalisée ; elle s’y livre à une sorte de catharsis salvatrice. Mais pas seulement. A travers cette « célébration », elle proclame aussi son aspiration à accéder à un mieux-être matériel fondé sur la valorisation d’un patrimoine naturel et culturel qui l’habilite à devenir une destination touristique au lieu de se cantonner à être un point de passage. 

Un festival n’est pas nécessairement déficitaire !

Un festival n’est pas nécessairement condamné à être perpétuellement déficitaire et à vivre continuellement de subventions. S’il est managé de façon appropriée, il peut parvenir à couvrir ses frais constants et, mieux, à ambitionner d’être rentable. A tout le moins, il peut concourir à insuffler du dynamisme dans la vie économique locale en y attirant des flux de visiteurs séduits par une programmation intelligente et une offre attrayante de produits et prestations originaux. 

On voit un peu partout dans le monde des événements culturels et ludiques qui provoquent pendant quelques jours une affluence massive et qui font passer le volume de la population de l’endroit au double, voire au triple de ses effectifs ordinaires. Et on devine les retombées d’un tel gonflement sur l’économie locale sans compter les « échos » qui s’en répercutent tout le long de l’année. 

Apprendre à voler de ses propres ailes

A ce titre déjà, investir dans l’événement, de par l’effet de ses conséquences macro-économiques, est rentable. Mais, on peut ambitionner davantage : le bénéfice au profit des organisateurs pour améliorer leur produit. Et, pour en arriver là, il faut avoir parcouru le chemin de Damas. Il faut avoir appris à voler de ses propres ailes, car, au départ et pour effectuer les premiers pas, il faut avoir été assisté.

L’assistance doit provenir des acteurs sur place concernés par le domaine d’activité : sponsors privés et publics, individus, entreprises et administrations. Mais, peut-être que le concours le plus précieux dont puissent profiter les organisateurs est-ce la formation. En effet, il faut tendre à professionnaliser de telles entreprises, à former leurs acteurs dans le management. Qu’ils sachent gérer l’opération de manière profitable en en exploitant judicieusement tous les leviers : économie dans les dépenses, promotion, marketing, produits dérivés, etc. C’est le seul moyen pour faire du fait culturel un facteur d’épanouissement social et économique.

Laisser un commentaire